L’effet protecteur ou « repeated bout effect » est l’une des principales caractéristique du travail excentrique. Il se distingue par une moindre diminution des performances motrices lors d’une activité excentrique répétée sur une période rapprochée.
Le nombre de répétition pour activer l’effet protecteur est compris entre 2 et 10
Il apparait selon l’étude de Brown et al « Exercise induced skeletal muscle damage and adaptation following repeated bouts of eccentric muscle contractions » que le nombre optimale de répétition pour obtenir un effet protecteur est compris entre deux et dix pour des contractions volontaires maximales. Cette conclusion à pu être émise en comparant le taux de créatine kinase après contraction.
Ils affirment dans le même temps qu’un nombre supérieur de répétition n’apporterait aucun effet prophylactique en plus, à part sur la durée de l’effet protecteur escompté.
Selon Eston et la « Muscle tenderness and peak torque changes after downhill running following a prior bout of isokinetic eccentric exercise » l’adaptation et l’effet protecteur ne dépendrait pas du nombre de répétitions excentriques ni des différentes sollicitations musculaires, mais de l’ampleur des dommages musculaires subis par le muscle. Il semblerait judicieux pour des séances à visé préventives de les adapter la séance en fonction de l’emploi du temps futur :
- Prochaine séance de prévention programmée
- Prochaine échéance compétitive
Une période de trois jours est nécessaire pour observer un effet protecteur.
Nosaka et son équipe dans « time course of attenuation of protective effect on eccentric exercise induced muscle damage last ? » concluent que plus les lésions occasionné par la première série d’excentrique sont importante plus la durée de l’effet protecteur l’est aussi. Par exemple pour une série de 24 séries d’excentrique à force max l’effet protecteur subsiste plus de 6 mois.
Ces adaptations ont plusieurs origines :
- Des adaptations neurophysiologiques qui seraient dû à la réduction progressive du recrutement des fibres lésés au profit des fibres encore intacts. Cette hypothétique réponse nerveuse n’est que la face immergée de l’ice-berg. En comparant l’effet protecteur excentrique d’un muscle stimulé électriquement (shuntant la commande moteur) ou d’un muscle stimulé volontairement, Nosaka et col ce sont aperçus qu’il était quasiment identique et donc que l’effet protecteur viendrait surtout d’adaptations mécaniques.
- Des adaptations mécaniques qui par la désorganisation des sarcomères ou la destruction de protéines de liaison entrainerait une réaction inflammatoire qui à son tour provoquerait une activité mitotique des cellules satellites de Mauro. Ces nouveaux sarcomères en créations viendraient s’ajouter en série à ceux déjà existants. Ils assureraient donc l’effet protecteur par une augmentation du nombre de sarcomère ainsi qu’une augmentation du tissu conjonctif de soutient.
Le travail excentrique a des effets dès les premières répétitions d’un exercice avec des conséquences protectrices dès 3 jours. Ces effets sont surtout dus à la mise en place d’une réaction inflammatoire qui vient stimuler la production de fibre et de tissu conjonctif. Il serait dommage de la gâcher en utilisant la cryothérapie en fin de séance.
Toutes ces données sont nécessaires à prendre en compte dans la mise en place de séance de rééducation ou de prévention. Elles permettent de se rapprocher encore un peu plus du nombre de série et du moment idéal pour une réponse optimale du muscle.